C'est chez nous !

Projet de 1% artistique dans le cadre de la construction
du Collège des Monts d’Arrée à Plounéour-Menez

C’est chez-nous est une série de photographie grand format installée suivant un parcours sur les murs du futur collège au titre de « l’obligation de décoration des constructions publiques ». Cette œuvre est réalisée avec et pour les usagers du collège car elle est l’aboutissement d’un processus de création. Elle commence par un temps d’immersion dans le collège sous la forme d’un laboratoire-atelier pour transmettre un savoir-faire, vivre une expérience commune et créer une dynamique qui amènera une dimension imaginaire et symbolique dans le nouvel établissement.

Introduction
Le paysage, entendu comme un objet vu et perçu, est une entrée privilégiée pour questionner l’habiter. Certains éléments paysagers sont susceptibles de constituer une référence identitaire fédératrice suffisamment puissante pour le groupe. Elle lui permet de s’affirmer ou d’affirmer son rapport au monde aussi bien dans une situation d’« être à nous » (c’est-à-dire par et pour lui-même) que dans une situation d’« être à l’autre » (par rapport aux autres, au regard de l’autre).

Processus de création
Dans un premier temps la mise en place d’un laboratoire de recherche et de production avec élèves et enseignants d’histoire-géographie, arts plastiques et éducation physique et sportive, au sein du collège permet d’enclencher un processus de reconnaissance et/ou de construction d’une identité habitante. Pour ce faire, nous montrerons que le processus de reconnaissance identitaire peut tout aussi bien être singulier à un individu qui se spécifie à travers l’expression d’une « identité je » et concerner l’ensemble d’un groupe spécifiant ainsi une « identité nous ». Nous nous intéresserons ensuite à la place de l’altérité dans ce processus.
Le laboratoire
Pour enclencher cette recherche, posons nous des questions :
C’est quoi un paysage?
Pour répondre à cette question nous allons constituer d’une banque de données, d’objets, de sons, de dessins, de textes et d’images afin de rendre perceptible un paysage/portrait, individuel et de groupe, de la communauté du collège en démarrant par une sortie d’observation et de collecte jusqu’au Roc Trédudon pour s’imprégner du paysage autour de Plounéour Menez.
On poursuivra par :
Quel est le paysage que j’aime dans mon quotidien et où je me sens chez moi?
Qu’est-ce que j’y vois? Comment je peux le décrire? Le dessiner? Le photographier? En faire une maquette? Quelle est la place du bâti? Qui habite ce paysage? Qu’est-ce qui peut le représenter? Un objet, une couleur, un mot, un son, une image, une plante, un animal… En quoi il me ressemble?
Ces questions pourront être posées aux personnes autour de nous car les paysages rassemblent.

L’atelier
Pour répondre à ces questions et à partir de la collecte de matériaux, nous élaborerons un objet portable et em-portable dans le paysage sous la forme d’un masque sur lequel viendra s’exprimer notre rapport au paysage. Le masque cache autant qu’il révèle son pouvoir relève aussi de sa capacité à incarner le monde visible et celui de l’invisible. Pour le côté pratique, nous pourrons regarder les masques dans différentes civilisations et en particulier les masques cimiers qui se prolongent sur la tête.
De nouvelles questions s’offre à nous :
Comment j’habite ce paysage? Où suis-je dans ce paysage? Debout, grand, petit, loin, caché, je m’y installe, je le traverse…
Pour y répondre nous créerons des mises en scène dans un lieu de notre choix afin d’effectuer une prise de vue.

La production
Ces images seront utilisées pour éditer des cartes postales portées à la connaissance de l’autre, c’est-à-dire offert à son regard et à son jugement dans un objectif de (dé-)monstration identitaire « C’est chez-nous ! ». Ces cartes postales pourront être distribuées dans le collège, envoyées à d’autres correspondants d’autres collèges, aux autres...

La réalisation de l’œuvre
Forte de cette expérience je me propose de réaliser une série photographique avec les élèves qui mettra en scène cette identité collective qui deviendra le patrimoine du collège, la mémoire collective de cette expérience. Les emplacements seront à décider avec l’architecte, le personnel et bien-sûr les élèves. La taille pourra varier selon les emplacements, la finition se fera en fonction : un support rigide plexicollé, sur Dibon avec un châssis rentrant ou un châssis alu affleurant.

Publication
Un journal du processus de création sera tenu pour être publié sous la forme d’un ouvrage couleur pour l’inauguration de l’oeuvre. L’idée est de travailler avec un éditeur pour avoir une diffusion large.